Quand on lâche la cadence difficile de se remettre en marche...une vingtaine de jours sans actualiser ce blog. J’espère que vous allez bien ? Pour ma part, j'ai l'impression de démarrer mon année 2018 seulement maintenant.
En janvier, j'avais une petite mine et aucune envie de faire semblant alors j'ai chômé...enfin pour être honnête ça fait 1an et demi que je " chôme ". Je me pose 36.000 questions par jour sur mon avenir physique et professionnel et l'évolution de mon état.
Cet article est là pour aborder une de mes plus grandes angoisses..." LE TEMPS QUI PASSE". Le temps est pour moi, une valeur, une présence, une unité de mesure qui me hante sans cesse pour différentes raisons : le sentiment de devoir toujours tout caser car il file trop vite, la mort qui rode et donc le besoin de profiter de chaque seconde. Ce qui en découle régulièrement, une frustration de commencer beaucoup de choses et d'avoir des difficultés à les clôturer ou les approfondir plutôt que les survoler.
J'ai démarré l'année 2018 avec plusieurs décès dans mon entourage, une amie de la famille décédée à peine 39ans d'un cancer après avoir mis au monde 1 an et demi auparavant une petite fille, le papa de mon beau-frère décédé des suites d'un AVC. Et encore d'autres décès qui clôturent 2017 ou débutent 2018.
Je ne suis pas là pour vous " déprimer" mais juste pour m'exprimer...mon blog est là pour ça. A chacune de ces bouleversantes nouvelles, j'ai d'abord pensé à leurs " très " proches parce que je les connaissais mais d'autres les connaissaient beaucoup plus que moi. Je me suis dit mais quel vide ils laissent derrière eux. Je me suis sentie tellement triste pour eux.
Pourquoi parler de la perte d'un proche, de la mort et du temps qui file...car c'est très jeune que j'ai pris conscience de ce temps qui passe. Je me suis très souvent vue comme une enfant un peu trop consciente de certaines réalités et changements irréversibles.
Je me vois habituellement comme une nana rabat joie car tellement à me dire " Il faut que je fasse quelque chose d'utilité de ce temps que j'ai la chance d'avoir " beaucoup se disent lors de leurs anniversaires " Merde, je vieillis "...je me dis constamment " Putain...YES, je suis encore là ". AVERTISSEMENT : je ne juge personne...je parle de mes sentiments !!
Je ne me suis jamais vu comme une " nana cool " puisque je réfléchis à rentabiliser mon temps humainement (avec mon amoureux, mes amis et ma famille) ou professionnellement (être active et rendre viable mes activités pour bâtir à long terme) ou socialement ( implication citoyenne, activités culturelles et bénévolat) .
Pourquoi ? Car je l'ai vu très tôt ce temps qui passe. D'abord suite au génocide de 1994, mon adoption et à mon arrivée chaotique en Belgique, je me suis dit il faut que tu parles vite français pour te fondre dans la masse. Il était important pour moi de ne pas perdre de temps car moi j'avais eu la chance d'être sauvée alors que d'autres étaient restés là-bas et donc je devais profiter de cette chance.
Ensuite, il y a eu le décès de mon papa en 1999, la veille...nous avions parlé et ri...il m'a serré très fort dans ses bras avec le peu de force qu'il lui restait et il m'a souhaité tout le bonheur et la force du monde car il sentait que c'était sa fin...son temps était venu.
Moi naïve, le lendemain je me suis dirigée vers sa chambre pour lui dire " bonjour" et là j'ai vu. Je lui ai fait mon dernier baiser bien que son esprit s' en était déjà allé. Puis d'autres évènements malheureux mais pourtant naturels ont renforcés cette angoisse du " TEMPS QUI PASSE ".
Aujourd'hui en 2018...ce mois de janvier, j'ai cherché des pistes pour domestiquer cette angoisse. Je la compare souvent à un coup de vent qui vient régulièrement te foutre le bazar dans ton esprit, tes affaires, tes contacts avec autrui et te dire " Tic Tac, t'es tu préparé si j'arrive ".
En fait, je pense que je n'aurais jamais fait assez quoi qu'il arrive car on est jamais prêt pour ce dernier rendez-vous et le vide qu'on laissera autour de soi. Je ne sais pas à quoi il sert cet article et je suis désolée si il vous met le moral dans les chaussettes car moi, il me laisse souffler.
Avec ce " TEMPS QUI PASSE " et cette mort qui rode...j'ai décidé de relâcher la pression. Moins penser à l'ardoise de survivante que je pense avoir et le devoir d'être une fille exemplaire et productive pour ce père parti il y a presque 19 ans.
En soit " LE TEMPS " n'existe pas mais nous calculons la durée entre des éléments ou des évènements. Restez focus sur ça...il n'existe pas et pourquoi sans cesse me rendre malade pour une chose qui n'existe pas.
Il m'en manquera toujours que je le veuille ou non car ce n'est qu'une chimère qui dicte notre rythme quotidien...alors BASTA !!!
" LE TEMPS QUI PASSE " sera ce qu'il est une unité de mesure intouchable et universelle. Un réveil, une date-line, un anniversaire, un rendez-vous, un repas, un voyage, une peinture, une danse, une discussion, une balade ...je me suis dit que pour domestiquer cette angoisse...il serait bon de la matérialiser avec ces choses concrètes et palpables que je vis au quotidien par le biais de ce " TEMPS QUI PASSE ". Ignorer le " TIC TAC " et mettre le volume plus fort sur ces choses en avant plan. Et décharger cette pression que je me mets vis-à-vis de quelque chose qui m'échappera quoiqu'il arrive.
Ce souffle qui a rempli mes poumons pour la première fois, s'en ira un jour ou l'autre...le durée entre ces deux évènements, je ne la connais pas mais je peux tout de même la remplir comme je le souhaite et à ma cadence.
Alors oui, je vous le dis les chéris...je vous souhaite une très belle année et je me la souhaite également.
A très bientôt,
Marianne
Photos : Lynn Vanwonterghem
Lieu : Montagne de Bueren à Liège
Look : Robe Miscellany ( vintage) - Veste H&M (Collection 2013) - Sac Vera Pelle ( 2016) - Boucles d'oreilles Inzuki- Chaussures Soulcal&Co (Collection 2017)